Phase de test(RP ouvert a qui veut)

- Commandes, OK! Télémétrie, OK! Propulseurs, OK! Armement, OK! Intégrité du blindage, OK! Tout est OK, tour de contrôle!
- Docteur Elyäné, nous sommes prêts au lancement. A vous de jouer.

Avalant sa salive et virant les gouttes de sueur qui glissaient dans ses yeux, Elyäné lanca la machine grâce au casque a lecture cérébrale. Deux ans de travaux qui allaient peut-être enfin trouver l'aboutissement...
Cela faisait deux ans qu'elle travaillait d'arrache-pied a l'élaboration de ces armures robotiques destinées au corps des chevaliers de Quirient. Leurs anciennes armures mécanisées "Pendragon" se faisaient très vieilles et étaient obsolètes depuis très longtemps, en faisant des proies faciles pour les armes magiques et l'artillerie de Rayein. Une fois nommée officiellement docteur, Ysabel avait d'emblée commencé a se pencher la-dessus pour mettre au point une armure la plus quasi-parfaite possible pour Quirient. En collaboration avec les départements de magie et de métallurgie, ce truc devait être parfait. Même si la plupart de ses collègues lui avaient reproché de travailler dessus 15 heures par jour et de s'être portée volontaire pour toutes les phases d'essai des prototypes, tout le monde croisait les doigts. C'était le premier test en conditions réelles. Si le projet réusissait, Quirient allait avoir l'avantage dans son combat avec Rayein pendant un bon moment!
Virant d'un souffle une mèche de cheveux blanc cassé qui tombait devant le visage, Elyäné repassait en tête tous les algorithmes et les équations qui composaient les programmes qui animaient l'armure mécanique. Tout allait marcher, se dit-elle tout en lisant les informations que le HUD intégré au casque lui affichait. Enfin, elle dit la phrase que tout le monde attendait!

- Mécarmure R-211 "Kay", décollage!

Le bloc de métal poli trembla un peu au moment ou son moteur passa a plein régime. Resserrant sa prise sur les poignées de contrôle, Elyäné se tuait a se répéter mentalement que ca allait marcher. Tout allait bien, aucun symbole d'avarie. Enfin, une jambe se leva. Puis retomba au sol doucement. Il pouvait faire un pas! L'autre jambe réagit pareil après test. Il marchait! Il pouvait marcher! Elyäné retient un cri de joie en voyant que la machine marchait au moins en ce sens la!
Les autres mouvements furent eux aussi couronnés de succès : préhension, frappe, course, utilisation des réacteurs de pied... Pendant dix bonnes minutes, l'armure robotisée se livra a un vrai ballet sur la piste, utilisant la grande lance de cavalerie et le sabre avec maestria pour trancher et empaler les courants d'air. Le pod de vol n'était pas prêt et serait testé a part, mais pour le moment... Le test prit fin avec la dernière charge de l'armure et s'ouvrit, laissant sortir une jeune personne vêtue d'une tenue de pilote standard, mais c'était sa tête qui attirait l'attention : deux grandes oreilles pointues sortaient du casque de pilote. Une de ces elfes passées par les portes.

- Le test a dépassé toutes nos espérances, Docteur! Le gouvernement a adoré!
- Excellent travail, vous tous! Ca fait deux ans qu'on se tue au boulot et ca a fini par payer! Je vous remercie tous pour tout ce que vous avez fait! Et pour la peine, je vous invite tous au restau!
- OUAIIIIS!

Deux heures plus tard, tout le département de recherche/développement de l'université de sciences mécaniques de Quirient faisaient la fête dans une pizzeria pour célébrer le succès de l'aboutissement de leurs recherches. Chaque bouchée de pâte garnie précédait un toast a Elyäné, au succès de l'expérience ou a n'importe quoi. L'ambiance était vraiment très bonne, au point que tous les clients se demandaient qui étaient cette bande de gusses en blouses blanches qui entouraient une grande blondinette en costume cravate qui mangeaient et buvaient comme des puits et portaient des toasts en continu...

La ville était pas mal, le monde sympathique mais toujours aussi froid. Décidément, je ne m'y habiturait jamais. Je commençait à avoir faim. Un bon repas pas cher serait apprécié après la semaine de voyage sur un bateau et la réunion raté avec des bolés.
Il y avait une pizzeria, évidamment, elle me disait rien, j'écoutait rarement la télévision. J'entra donc et je m'assit à une table qui n'était pas occupé car la batisse avait été envahit par des scientifiques qui n'avait même pas prit le temps d'enlever leurs blouses blanche maintenant taché de rouge-orange à cause de la sauce et de l'exitation qu'ils avaient. Je commenda une boisson gazeuse tout en continuant de regarder les fêtards. Si il en as un qui s'approche et m'invite à danser, je me ferait le plaisir de lui cramer le toupet.

- Bah alors les gars, vous calez déja? On a a peine commencé a manger!
- Com... Comment vous faites, Docteur! Vous avez mangé et bu trois fois plus que nous et vous avez encore faim?!
- C'est parce que vous êtes des petites natures et que j'suis plus costaud que vous, les gars! Allez! Je lève mon verre a la réussite du projet Kay!
- AU PROJET KAY ET AU DOCTEUR ELYÄNÉ!!!

Les bouteilles de soda et les boîtes de pizza vides continuaient de s'empiler les unes les autres, et les toasts étaient toujours portés avec tant d'aisance. Seule Elyäné réussissait a ne pas tacher son élégant costume en engloutissant verre de soda sur part de pizza imbibée de sauce, les autres avaient pour la plupart repeint leurs blouses avec la sauce. L'un des chercheurs se leva pour aller aux toilettes tandis que les autres commencaient a se calmer et a parler a peu près normalement, échangeant plaisanteries grivoises et blagues potaches entre amis et collègues de travail, mais la plupart étaient surpris de voir que leur propre chef prenait part a la fête. Et le tout en continuant de dévorer les pizzas... Le type parti aux toilettes revint avec un grand sourire en voyant ses copains et son chef continuer de s'éclater a la tablée, mais bouscula involontairement un homme assis seul a une table, qui entrait dans le vieil âge et qui semblait passablement blasé et énervé. L'homme avait renversé sa boisson partout sur lui et la table a cause de la bousculade, mais le savant avait commencé a éponger le tout avec des serviettes en papier.

- Je suis sincèrement désolé, Monsieur! Je vais arranger ca, ne vous en faites pas!

Ça y est. C'était la goutte de soda qui avait fait déborder le vase. Je sentis une vague de magie parcourir mon échine comme un grand frisson et la pointe de mes doigts commencèrent à s'enflammer mais sans rien bruler, seulement une grande chaleur qui faisait sécher la boisson sur moi et sur la table. En s'évaporant, le soda laissait une couche de sucre dissout et collant. Je parla entre mes dents, essayant de ne pas m'énerver et de faire sauter la pizzeria au complet.

-Maintenant que c'est nettoyé, retourne donc danser avec tes autres copains à binocles...

Les chaussures du savant s'enflammèrent d'un seul coup. C'était évidemment moi qui les avaient mit en feu. Heureusement pour lui, c'était des flammes contrôlés, seulement les chaussures allaient cramer, tout pour lui flanquer une frousse. C'était assez marrant voir le caoutchouc fondre comme de la guimauve.

La bouteille de soda pleine heurta la tête du vieil homme dans un bruit mou avant de tomber au sol et de rebondir dans un bruit comique. Tout le monde se retourna pour voir que la personne qui avait lancé cette bouteille était la jeune femme en costume, une part de pizza viande hachée/merguez/champignons coincée entre les dents et un grand verre de soda de l'autre. Elle leva a peine les yeux de ceux du type avec qui elle blaguait il y a une minute pour s'adresser a ce vieil impoli tout en continuant a mâcher sa part de pizza nappée de sauce piquante.

- Che chais pas qui vous chêtes, mais che vous concheille de vous excucher auprès de mon collègue avant que che me fâche, monchieur.
*gloups*
Xcusez moi pour la bouche pleine, j'aime pas laisser refroidir. Mais j'aime encore moins qu'on fasse ch*er mes subordonnés pendant qu'on fait la fête.

Continuant a bâfrer, elle n'avait pas quitté des yeux le vieil homme. Malgré le travail de ses mâchoires et de son œsophage, elle le toisait toujours avec deux très beaux yeux émeraude, mais qui dardaient un regard assez ferme pour que n'importe qui comprenne que ca finirait mal si elle lâchait sa bouffe. Pendant trente bonnes secondes, la pizzeria fut silencieuse, attendant une réaction fatale de chacun des gusses. Qui du vieil homme aux pouvoirs de feu ou a la jeunette en costard allait gagner cette bataille de regards, nul ne le savait...

C'était vraiment répugnant à la vitesse qu'elle mangeait. Elle pourrait au moins calmer un peu sur la nourriture quand elle parle à quelqu'un. Son visage me disait quelque chose, il me semble que je l'ai vu avant. Les magazines dans la salle d'attente. Son nom maintenant.... Élyané je crois. Ysabel Élyané. Voila, c'est ça. Chef d'une bande de crétins en blouse blanche. Chef d'une entreprise de robotique ou de quelque chose dans le genre. Je n'avais pas beaucoup lu l'article dans la revue car j'haïs les personnes qui se croient supérieur avec leur tête enflée et ils se permettent de parler la bouche pleine et à tirer des canettes de soda au peuple. Bon, je n'étais pas mieux avec le coup des baskets fondantes mais ça m'as décompressé de ma semaine. J'étais maintenant debout. Je m'en suis même pas rendu compte. Surement la colère qui perturbe mon esprit.

-Si vous auriez passé une journée aussi moche que moi, je suis sûr que vous auriez explosée bien avant! Je l'avoue, j'ai peu être été un peu fort en faisant peur à votre petit camarade bureaucrate mais ça m'as fait du bien, voila.

- Tssk... Y a d'autres anti-stress que de faire fondre les chaussures des gens, mais si vous reconnaissez votre erreur, c'est le principal. On va pas se battre pour une paire de baskets, alors reprenons chacun nos activités respectives et oublions ce malheureux incident, voulez vous?

Un soupir de soulagement parcourut la pizzeria quand la tension retomba, mais visiblement, les savants étaient contents de voir que leur chef n'avait pas explosé. Les clients et ce vieil homme ne le savaient pas, mais Elyäné était pire qu'une hydre a cent têtes quand elle s'énervait. Même le type aux chaussures semblait préférer cette alternative a un combat ouvert entre sa chef et ce type. Mais maintenant, tout le monde pouvait a nouveau s'amuser. Les scientifiques reprirent peut a peu leur petite fête, mais étaient un peu plus discrets désormais. Seule la jeune demoiselle avait toujours autant d'appétit, ce qui surprenait tout le monde...

- Johan! Ca fait la quatrième Florentine 6 personnes qu'elle finit!
- Et ca fait trois litres de soda! C'est pas un estomac qu'elle a, c'est un désintégrateur! Et regarde la, elle fait 70 kilos toute mouillée!
- Ces elfes sont des ogres! Et purée, je plains celui qui aura la note... Rien que la blondinette fait un quart a elle seule.
- L'addition, s'il vous plaît!

Le jeune serveur apporta la facture qui était aussi longue que son bras. Je riait à l'intérieur juste à m'imaginer le prix que la bande de bouffon et l'elfe goinfre allait payer. Le serveur parlait avec une voix un peu cassée à cause de sa puberté.

-Alors Mlle. Élyäné, ça va faire 678 crédits tout ronds. Vous payez comptant ou avec une carte?
-Prf... Bwahahaha!

Je n'aie pas pu me retenir. Avoir une note aussi élevé dans un minable casse-croûte, c'était inimaginable mais vrai. Je ne pouvais arrêter de rire. Je savait bien qu'elle pouvait payer la note avec le salaire qu'elle gagnait mais je continuait à rire quand même. Le serveur partit rapidement ensuite tout en fesant attention de ne pas glisser dans la gelé de chaussure.

-Huhu... désolé....Hehe....

Jonglant d'une main avec un des grands verres pour que le vieux se la ferme, Elyäné sortit de l'autre main sa carte de paiement. Tout le monde ouvrit des yeux de merlan frit en voyant ladite carte : une carte Mythril de la banque nationale de Quirient! Il fallait être friqué a souhait pour posséder un truc comme ca! Ce qui ôta tout doute sur le fait qu'ils étaient bel et bien tombés sur une personne spéciale... D'abord, une elfe. Puis, une elfe morfale. et enfin, une elfe morfale riche. Décidément, cette pizzeria attirait les cas spéciaux, comme le vieux fou pyromane. La carte passa dans le lecteur et fut illico reconnue a la lecture de l'empreinte digitale. Ca n'allait même pas chatouiller le compte en banque d'Elyäné, mais pour la pizzeria, c'était le chiffre d'affaires d'une soirée normale qui était versé la!

- Bon, les gars, on repart a l'hôtel avant que la neige ne nous enferme ici et on roupille! Demain, on chope la première navette et on repart a la capitale!

Pff... La neige... Je n'aurai qu'à la faire fondre si elle me dérange...mais... Ils éteignent les lumières aussi tôt?

-Désolé chère clientèle mais l'électricité vient de couper dans la ville. On vient de l'apprendre à la radio. La centrale électrique as eu des problèmes à cause d'une vague de froid et as été obligé de fermer. L'électricité devrait revenir dans quelques heures.

Super, je n'ai donc plus rien à faire ici. Je marcha vers la porte de la pizzeria pour sortir mais elle ne s'ouvra pas. C'est vrai, plus d'électricité. J'esseya donc de tirer une des portes coulissante mais rien à faire. Je frappa de colère dans la porte.

-Oui monsieur, voila le problème, je n'ait pas eu le temps de le dire mais le système de sécurité de la pizzeria as verrouillé toutes les portes pour éviter que quelqu'un se sauve avec de l'argent. Il est impossible de le désactiver car comme vous savez, il n'y as plus d'électricité. Encore désolé.

Je me laissa tomber par terre, glissant sur la porte. Ce n'est pas la neige qui nous as bloqué à l'intérieur mais le resto lui même... Je crois bien qu'elle va rater sa navette, Miss cœur de glace...

- Oh... Super. Bon, bah sortez vos portables et prévenez vos familles que allez être légèrement a la bourre. J'appelle le laboratoire.

Deux minutes plus tard, tous les savants et Elyäné étaient pendus a un téléphone portable et conversaient plus ou moins fort avec quelqu'un. L'un appelait sa mère, l'autre son épouse, un autre sa fille... Tout le monde conversait. Même Elyäné était en plein blabla avec un correspondant. Pour se balader avec tout ce barda, nul doute qu'il s'agissait de scientifiques... Mais même la science ne pouvait pas grand chose contre une porte fermée a clé.

- Je vous tiens au courant...
Bon, bah on dirait que ca va être notre première nuit sur une banquette de pizzeria, mesdames, messieurs et mesdemoiselles mes collaborateurs!

-Espérons que vous ne crèverez pas d'hypothermie... Hehe... dit-je tout bas en me relevant.

C'était bien beau tout ça mais le chauffage ne marche plus, il y as seulement les friteuses qui bouille encore qui vont nous réchauffer un moment mais pas plus que 15 minutes... Je ne suis quand même pas pour casser une table en 2 et faire un feu de camp avec dans le milieu de la place...Et tout ces scientifiques qui parlait allait me rendre fou, leurs sonneries de téléphone portable m'énervait au plus haut point mais il fallait prendre son mal en patience. Je pourrait essayer de faire fondre une vitre pour sortir... Non, mauvaise idée. On va se les geler à l'extérieur. Je soupira donc, alla me rassir sur la banquette et sortit mon livre de note pour passer le temps. Si ils veulent se réchauffer, ils n'auront à se débrouiller ou à supplier le vieillard qui avait fait cramer les espadrilles... J'en rit encore...

Le calme plat s'était posé sur le restaurant. Certains des scientifiques jouaient aux cartes ou faisaient des équations griffonnées sur leurs blocs-note pour passer le temps, d'autre faisaient les cent pas ou avaient fini par s'endormir. Le personnel de restaurant discutait, assis derrière le comptoir, même s'ils étaient surtout inquiets pour les ingrédients et les produits au frigo. Si jamais la chaîne du froid était rompue, ca allait leur coûter bonbon. Seule la femme en costume était complètement immobile. Assise en tailleur sur une table, elle semblait dormir, si la lumière du dehors n'accrochait pas de temps en temps ses yeux, les faisant luire d'une lumière un peu inquiétante selon l'angle d'ou on la regardait... Ce qui la rendait un peu effrayante. Et dehors, la neige recommencait a tomber dru. Nul doute qu'ils allaient passer le nuit dans le restau.

- Je crois bien qu'il va faire plutôt froid dans pas longtemps... Mais ca n'a pas l'air de vous déranger des masses, le brûleur de chaussures.

Tient, elle me parle. Je croyait bien être tranquille cette nuit mais puisque qu'elle insiste. Je ferma mon livre.

-Pas une miette. Ça se ne voit pas mais je fait parcourire des flammes sur moi en ce moment. C'est une façon comme une autre de se réchauffer. Ma femme adorait ça. Hehe.

Je renifla. M*rde. Ne me dite pas que j'ai prit un rhume. Un pyromancien qui as un rhume, le comble.

-Pourquoi me demandez-vous cela? Vous avez pitié pour un vieillard comme moi?

La façon dont elle avait fait sa remarque, on dirait que c'était une façon de dire qu'elle avait froid. Bizzard, je croyait que avec ce type de caractère, elle aurait le sang froid.

- Dans mon monde, les vieux sont les premiers a se plaindre du froid parce que ca les fauche comme les blés pendant la moisson. Mais vous... Vous êtes un pyromancien, ca se voit gros comme une maison. Et je suis sûre que vous ne vous les caillez pas.

Elyäné avait peut-être perdu ses sceaux, mais ses instincts et ses sens ne s'étaient pas émoussés pour autant. Au contraire. Dés l'instant ou le vieux était rentré, elle avait senti le flux magique et plus ou moins décodé l'aura comme étant une aura de feu. Ce qui expliquait son absence totale de surprise quand il mit le feu aux chaussures du savant. Et puis... Un caractère pareil, l'aura du feu lui allait comme un gant. Ca la changeait de tous ces mages "manche a balai" qu'elle avait vus, revus et sur-vus depuis son passage des portes.

-Héhé. La mort naturelle viendra me chercher avant que je me transforme en bonhomme de neige. Vous pouvez me croire. Si seulement ce foutu système de sécurité ne bloquait pas les portes, je partit quand même dans la tempête et je serai retourné bien vite au pied du volcan à Valsena griller quelques saucisses. Mais vu que la technologie fait tout pour nous pourrir la vie, on est bloqué dans ce foutu restaurant.
Je me leva. J'était encore en train de m'emporter par moi-même. Il faudrait que je traine des calmants avec moi la prochaine fois que je vais en voyage. Les friteuses avaient maintenant arrêté de bouillir. J'alla en arrière du comptoir, vida l'huile dans le lavabo, amena celui-ci dans le milieu du resto et le remplit de une de mes spécialité, des flammes liquides. Assez chaud pour réchauffer l'âme, mais pas assez pour bruler le monde ou fondre le métal.

-Voila, comme ça, vos têtes d'ampoules gèleront pas pendant leurs petite sieste.

- Faut croire que vous n'êtes pas complètement une tête de mule, après tout.

La phrase était tombée, dure comme la pierre. Tout le monde leva a nouveau la tête pour regarder l'elfe. C'était la seule qui semblait se contreficher du froid comme de sa première nuisette. Comment faisait-elle? La température allait bientôt passer en-dessous de zéro et elle s'en moquait éperdument. Au fond d'elle, elle aurait adoré se retrouver a Quirient pour griller une cigarette et boire un café noir pour se requinquer avant de rentrer au labo pour continuer a plancher sur le Kay avec sa fine équipe... Enfin, ceux dont l'estomac se serait remis de la surconsommation de pizza. Mais pour le moment... Il fallait attendre que l'électricité se décide a revenir.

- Docteur... Pour ne pas réagir comme ca, vous...
- Ouais. Il est la, Johann. Tu sais pas que je ne Le lâche jamais?
- Pardon, c'était une question stupide...

-Hein? Qu'est-ce que vous avez? Qu'est-ce que vous ne lachez jamais?

Ça m'intriguait. Je n'était pas une tête forte en thechnologie mais ce qu'elle avait m'intéressait. C'est surtout pour ça que je pratiquait la magie, simple et facile d'utilisation et pas obligé de la réparer à chaque mois. Floralia était parfait pour moi car la technologie, on pouvait oublier ça. On avait la chaleur naturelle du volcan. La bouffe? On pouvait se la cultiver. Dans ce coin de glace comme ici, on ne peut rien faire de tout cela, on est complètement dépendant à ces petites machines qui font tout pour nous.

-C'est une sorte de composant pour vous réchauffer ou quoi? Car si c'est ça, j'vous achèterait bien un.

- Un objet très personnel et très secret. Toutefois... Si vous avez 10 millions de crédits a dépenser, ca se pourrait que je vous en file un. Et j'déc*nne pas.

Des rires ténus, mais présents retentirent. Au moins, certains trouvaient la force de s'amuser grâce a elle. Même le visage de l'elfe avait, pendant un moment, retrouvé le sourire de la fête d'il y a peu. Toutefois, certains des savants n'avaient pas ri et jetaient des regards assez inquiets au pyromancien et au docteur. Ces deux-la semblaient commencer a s'apprécier un peu, mais en eux dormait quelque chose qui ferait pas mal de dégât si jamais cela venait a se réveiller. Le pyromancien avait sans doute bien plus de pouvoir que le brûlage de chaussures, et le docteur était, bien que l'information ne soit pas connue de grand monde, un des Seigneurs Chevaliers de Quirient. A part la famille royale et le Conseil, personne ne leur était supérieur en termes politiques et combatifs. En d'autres mots, il y a avait deux gros bourrins face a face.

10 millions de crédits?! Est-ce que ce truc était du diamant pur ou quoi? Pourtant, elle avait l'air très sérieuse. Peut-être que 10 millions de crédit sont des cacahuètes pour elle. Elle peut se permettre d'acheter ce qu'elle veut alors. Si c'est le cas, pourquoi mange-t-elle dans une pizzeria minable? Pour accommoder ses scientifiques qui ne peuvent payer une note de restaurant de luxe?

-Euh... Je vais passer. Je n'ai même pas réussi à me faire 1 million de crédit dans ma carrière de prof alors 10 millions...

Les scientifiques semblait bien calmes tout d'un coup. Cette Élyäné les battaient ils pendant le travail? Bah, ça n'as pas d'importance. Je me suis rassit dans mon siège.

- Au fait, on ne s'est pas présenté. Archibald Roven, professeur de pyromancie maintenant retraité.

- Ysabel Elyäné, chef du département de recherche de l'université de sciences mécaniques de Quirient, seigneur chevalier du Cygne... Et coincée dans une pizzeria comme une c*nne jusqu'a nouvel ordre avec ses titres.
Et 10 millions, c'est le budget de l'université. Moi aussi, le million, je l'ai pas encore atteint.

Se levant afin de s'incliner respectueusement face au vieux prof, même si tout son âme lui disait qu'il ne le méritait pas, Elyäné sentit que tous les savants avaient le regard braqué sur elle. C'était très rare qu'elle joue cartes sur table comme ca. Aussi bien au sens de ses titres que de ses gains. Se sentait-elle enfin en confiance? Rien n'était moins sur, car ses grandes oreilles frémirent quelque peu, ce qui fit qu'elle se dressa comme un ressort et fonca a la porte d'entrée, scrutant l'extérieur avec l'air inquiet.

- Dites moi, serveur, y a des bêtes sauvages qui sorte par temps de neige? Du genre gros machin bleu-gris d'environ trois mètres de haut avec des cornes et l'air pas aimable?
- C'est un Ogre des Neiges. Ils ne descendent que lors des grosses tempêtes et dans les zones peu éclairées... Comme maintenant... Mais que voulez-vous dire?!
-... TOUT LE MONDE A COUVERT!!!!!

Et m*rde. Coincé dans une pizzeria froide avec des intellos et un ogre berzerk des glaces. C'était vraiment ma journée chanceuse, j'aurai dû m'acheter un billet de loto. Je jeta la table sur le côté pour me couvrir et j'étendit les flammes dans le bac à friture pour éviter de l'attirer plus que ça. On était comme des sardines tassé dans une boite de conserve. L'ogre n'avait qu'à défoncer la porte pour avoir son snack. Alors pas besoin en plus de réchauffer la bouffe avec les flammes. En plus d'attendre pour l'électricité, il fallait attendre maintenant que le gros balourd s'en aille. Il faudrait qu'il s'en aille avant car l'obscurité du restaurant faisait un bouclier visuel et cachait les blouses blanches des scientifiques.

-Il est encore là? dit-je en chuchotant.

- J'crois pas que vous allez aimer la réponse.

La seconde d'après, une main griffue et poilue passait au travers d'une des fenêtres de la pizzeria et en ressortait avec une table entre les mains, et Elyäné ne dut qu'a sa vitesse et ses réflexes de ne pas avoir été avec la table... Enfin, les morceaux de table.
L'ogre arracha les portes, faisant entrer le blizzard et la trouille suprême dans le bâtiment. Les savants étaient tous plus ou moins tétanisés de trouille, quand aux serveurs et aux cuisiniers, ils étaient carrément partis en courant dans la cuisine en hurlant de peur. Heureusement, le plafond était trop bas pour que le gros machin passe tout entier, mais il pouvait tendre les bras suffisamment loin pour essayer d'attraper les objets ou les gens dans le bâtiment. Le vieux ne s'en était pas rendu compte, mais une des grosses mains lui foncait dessus et un bon coup de latte d'Elyäné cassa une phalange a la dite main! Bon, le pépé était sauvé, mais l'ogre était bien furieux maintenant.

- Quand je vous invite au resto de luxe, Rayein attaque! Quand je vous invite a la pizzeria, les orges attaquent! On va finir par bouffer chez moi si on peut plus sortir nulle part!!

-Il faudrait pas que les huissiers viennent chez vous, ça bouffe plus qu'un ogre. Hehe.

Je l'entendait grogner. Bien plus fort que le moteur du brise-glace. Ça serai amusant que lui aussi tombe en panne. J'entendit aussi un gros "crac". Venait-elle de lui péter quelque chose? Il faudrait qu'elle m'en laisse un peu même si elle me prend pour un vieillard sans force. J'en ait plus dans le crâne qu'elle le pense. Je me leva donc et ma main s'enflamma. Je pointa du doigt un des bras de l'ogre et une collone de feu sortit de mon doigt pour aller lui cramer la fourrure et les terminaisons nerveuses. Je me recacha derrière la table, espérant qu'il s'en aille pour de bon, sinon, je vais vraiment me facher et sortir de ce foutu restaurant lui faire une coupe de cheveux à cet ogre.

- Mais moi, j'bouffe plus qu'un huissier, pépé!
Wouh, on dirait bien que j'vous ai sous estimé!

Incroyable mais vrai : le vieux pyromane s'avérait finalement plus utile que prévu, vu qu'il venait de cramer la main qu'Elyäné venait de casser. Mais loin de lui filer la frousse, cela l'énerva encore plus qu'il ne l'était déja : il était déja furax, mais la, on battait le record! Et pour ceux qui doutaient encore, l'ogre réussit a arracher un bout du plafond et du toit du restaurant! Désormais, il était debout au milieu des clients a regarder qui lui avait cassé un doigt et mis le feu a la main pendant que les savants et le personnel filaient en courant s'enfermer dans la cuisine. Seule Elyäné semblait se contreficher de fuir; au contraire, elle applaudit quand la porte se referma sur elle et le vieux pyromane. Sautant sur les ruines d'une table pour éviter un autre coup de poing rageux, elle arracha de sa poche un petit objet qui ressemblait a un marteau noir, qui, au bout d'une petite seconde, se mit a se déplier comme un mètre articulé pour finir par former une épée noire et rouge! Encore un miracle de la science de Quirient...

- Ahhh, ca fait un bail que je m'étais pas attaqué a un gros truc comme ca! Tu vaux certainement pas les dragons de Zaïrys, mais on va bien s'amuser, mon pote!