Macabres retrouvailles

- On a connu pire, tu sais! Alors une petite bagarre entre esprits...

"Connu pire"? Décidément... Rien ne stoppait cette elfe. C'était pour beaucoup une qualité, mais elle... A croire que son premier mot avait été "Pas grave". Enfin, ce n'était pas plus mal, au fond; il valait mieux ca qu'elle soit dépressive et introvertie. Jetant les vêtements d'Effemmir sur le lit, elle s'assit sur la chaise qui était a coté dudit lit et attendit patiemment qu'il se lève.

- Elles sont toutes la. Tu peux te rhabiller et venir avec moi, je te ramène a la maison.

-Super. J'vais hâte de sortir de ce puits d'ennuis.

J'enleva l'aiguille qu'on m'avais piqué dans le bras et je dis à Ysabel de regarder par la fenêtre le temps que j'enlève la jaquette d'hôpital et que je revêtisse mon pantalon. J'avais vraiment envi de retourner à l'appart pour finalement me reposer et en apprendre plus sur ce monde mystérieux. Le miroir magique va surement m'aider pour atteindre ce but. Finalement habillé, j'enfila mon manteau nécromantique et afficha un sourire à Ysabel.

-On peu y aller, je suis prêt. Gildas aussi.

- Parfait. Ah, attends une seconde.

Sortant son téléphone de sa poche, Elyäné surprit sans doute Effemmir une fois encore quand il vit le vibreur du téléphone. Elyäné décrocha et afficha illico un sourire carnassier. Prudente a l'extrême, elle se doutait bien que si une des armures Kay étaient aux mains de l'ennemi, genre Rayein ou Belo-Kian, ces derniers s'empresseraient de la décortiquer pour en faire des répliques. Heureusement, les ingénieurs avaient pensé a une sécurité, et elle était désormais au point. Un souci en moins, se dit-elle en raccrochant et en rangeant le téléphone dans sa poche. Maintenant, on pouvait partir.

- Allez, je parie que tu seras pas contre des vêtements propres et une bonne douche.

-T'as raison! dit-je en affichant toujours un sourire.

J'ouvris la porte de la chambre et tel un gentleman, je laissa Ysabel passer devant. En fait, je la laissai passer devant car je ne savais pas comment sortir de cet hôpital. Nous avons prit un ascenseur et ça été long avant d'atteindre le rez-de-chaussée, peu être à cause du nombre d'étage que l'hôpital as. Quelques infirmières m'envoyèrent un signe de la main avec un joli sourire. Il devait être choyé ce prisonnier. Des portes coulissantes nous laissèrent sortirent et je laissa l'honneur à Ysabel d'embarquer en premier sur sa moto pour qu'elle nous reconduisent à la maison.

Dans la poignée de secondes qui suivit, Elyäné et Effemmir étaient a nouveau a fond sur l'autoroute de Quirient avec la moto volante qui crachait ses tripes. Heureusement, il y avait pas mal de trafic, par conséquent Elyäné ne faisait pas autant l'héroïne de la route qu'a l'accoutumée. Toutefois, sa vitesse était bien supérieure a la moyenne des véhicules, et la plupart klaxonnaient comme des furieux quand elle les doublait comme une furie. Après un petit quart d'heure de route, retour a la maison.

- De retour a ton "home" temporaire, mon ami!

-Héhé...

J'accrocha mon manteau et Gildas se pressa d'aller dans le petit robot pour s'amuser à faire des cercles et de la vitesse partout dans le salon. Je me dirigea vers la salle de bain.
Encore du blanc? Ça doit être concepte dans ce royaume. Je me déshabilla et ouvrit le robinet pour me laver.
J'entendais de loin Gildas parler mécaniquement et foncer dans les murs. Ça me fesait rire.

- J'te préviens, je suis une cuisinière lamentable! Alors, désolée si tu meurs d'intoxication alimentaire!

Elyäné était en effet quelqu'un qui ne savait pas vraiment faire a manger. Isabel, de son coté, se débrouillait plutôt pas mal de ce coté la, même si elle n'avait pas eu l'occasion de se retrouver derrière les fourneaux longtemps, les seules fois qu'elle avait porté un tablier de cuisine étant pour donner quelques bouffées de chaleur a son couple. Bah, peu lui importait, Effemmir ne mourait pas de manger un plat préparé ou de retourner au restaurant une nouvelle fois. Enfin, s'il voulait ressortir, desfois qu'il lui arrive une autre tuile. Ouvrant le congélateur, la savante en sortit un ragoût très épicé a base de boeuf et de haricots rouges. Du Chili machin-truc, qu'on appelait ca.

Te noie pas dans la baignoire, les frais d'hosto sont chers dans ce pays! Haha!

-T'inquiète pas! J'ai terminé! Héhé.

Maintenant que je suis propre comme un sou neuf, je sortis de la douche, m'essuya et me sécha les cheveux avec la serviette et de l'enrouler autour de ma taille pour sortir. La valise du prisonnier m'attira le regard. Le prit et je m'assied sur le sofa pour vérifier son contenu. Comme le garde avait dit, c'étais du linge, la plupart déjà usé et à ma grandeur mais ce qui m'intéressait étais son portefeuille. Je commença à fouiller dedans, sortant l'argent et des cartes de toute sorte, certaines avec mon visage dessus et son nom.

-Est-ce qu'il a un moyen de changer le nom sur ces cartes? Je pourrais les utiliser.

- Fais moi voir ca une petite minute. Hmmm... Carte d'identité de Quirient, carte d'apprtenance a un groupe de sport, énormément de cartes de crédit des cinq nations. Ce mec avait des dettes de la taille d'une montagne! De toute facon, maintenant qu'il est mort et effacé, ca ne sert plus a rien. Prends juste son argent.

Les cartes partirent a la poubelle illico. Nul besoin de réutiliser ceci, car c'était inutile maintenant que leur propriétaire était mort et enterré aucun besoin de conserver ces cartes. Effemmir allait repartir a zéro, il lui suffisait d'aller se faire déclarer comme passant par les portes. Ou au pire, il n'en faisait rien et pouvait tout simplement errer sur les routes comme il le voulait. Elyäné lui filerait ce qu'il faut pour cela, s'il le voulait.
En fait, non, elle le forcerait a accepter sous peine de terribles châtiments tout juste mentionnables. Heureusement que le nécromancien mort était assez friqué, Effemmir avait maintenant quelques économies.

Je ne voyais pas comment un billet de papier pouvait valoir plus qu'un autre billet fait de la même matière. Vraiment étrange ce royaume. Je laissa le portefeuille sur le sofa et prit quelques morceaux de linge dans la valise pour m'habiller.
Ce n'étais pas aussi chic que les vêtements que Ysabel m'avait acheté mais c'étais plus subtile pour se dissimuler à travers une foule. Un gilet qu'on appelait t-shirt. Il était d'un beau rouge sang et un pantalon bleu. J'aimais bien. Je mis le portefeuille dans une des poches du pantalon et alla m'assoir à table. Ça sentait si bon. Avec une odeur comme ça, je ne peux pas croire qu'elle dise qu'elle soi médiocre en cuisine.

-C'est un autre plat importé d'un autre pays?

Exactement! Allez, viens manger.

Le temps que le chili chauffe et qu'Effemmir se lave, Gildas avait fait 25 fois le tour de l'appartement dans son petit robot et semblait ne pas s'en lasser une seule seconde. De son coté, Elyäné s'était débarrassée de sa veste, de sa cravate et de ses chaussures. On voyait maintenant nettement l'épée télescopique a sa ceinture ,même si cela n'aurait servi a rien le temps de mettre la table. Les couverts furent jetés plus qu'autre chose, mais vite remis en place le temps que le chili aspergé de piment(Elyäné devait avoir un estomac en mythril pour manger aussi épicé) finisse de cuire. Une fois fini, elle attrapa la sauteuse et déposa une belle dose de ragoût dans l'assiette de son invité avant de se servir a son tour. Bonne chère en perspective.

- Viens donc te régaler au lieu de rester perplexe devant tout cet argent!

Le plat devant moi, je prit la fouchette et goûta à cette viande hachée. Au début, c'étais délicieux mais plus je mâchait, plus ma langue senblait bruler sur place. Je souria à Ysabel pour montrer que son plat étais bon mais les fines larmes dans les yeux me trahissaient. Je prit une gorgée d'un verre d'eau au robinet et je me rassit à table pour continuer à manger sans dire un mot par peur de cracher des flammes. Comment elle fesait pour manger ce truc aussi fort? Peut-être avec l'habitude.

-HÉ-HÉ! T'AS PAS L'AIR DANS TON AS-SIET-TE EF-FEM-MIR!
-Si t'avais encore une langue, j'te ferais goûter à ce truc. On dirait du charbon ardent.

Elyäné mangeait sans même sembler sentir le goût extrêmement épicé de sa nourriture. Pire encore, son sourire jusqu'aux oreilles a manger et voir Effemmir se cramer en mangeant signifiait qu'elle y prenait un malin plaisir! S'amuser, même aux dépends des autres, était un de ses grands traits de caractère. Et elle l'avait partagé directement avec Isabel, son adorée descendante. Ces deux-la s'étaient bien entendues dans les rares moments ou elles s'étaient connues, et Elyäné avait toujours su être de bon conseil quand il s'agissait de leur couple. Même si c'était une brelle pour montrer ce qu'elle ressentait, elle tenait vraiment a Effemmir.

- J'ai vérifié a mon labo; ca devrait être assez facile de nous procurer les pièces pour le corps de Gildas. Et le construire ne devrait pas être trop dur non plus.

-HA! BIEN TANT MI-EUX! J'AI VRAI-MENT HÂ-TE DE POUR-RIRE DES MON-STRES!

Et il repartit de plus belle en faisant tourner ses petites roues à travers l'appartement. Ysabel semblait vraiment trouver ça drôle de me voir souffrir de la sorte avec ce plat épicé. J'avais beau boire de l'eau mais on dirait le la brulure s'intensifiait à chaque fois. Je réussi quand même à finir mon assiette par politesse. C'étais très bon mais pas pour le ventre avec ces brulures d'estomac. Je me dégagea la gorge pour finalement parler.

-Et où on va trouver ces pièces? Une sorte de cimetière pour machines?

- Bien sûr que non! On va les commander en toute légalité! Cela ne semblera pas suspect qu'un docteur en robotique commande des pièces pour fabriquer un robot!
Au fait, mange du pain si ca te cuit toujours le bec!

S'essuyant le visage avec une serviette, Elyäné tendit le panier d'osier qui contenait le pain tranché a Effemmir. Vu comment il larmoyait et toussait, il allait manger au moins vingt tranches de pain pour réussir a calmer ses crampes d'estomac. Ce qui était normal, vu que tout et tout le monde ne comprenait pas comment l'estomac d'Elyäné supportait les épices a ce point. A croire que ses parents l'avaient nourrie au jus de piment a la place du lait quand elle était encore un nourrission.

Je prit 3 tranches de pain dans le petit panier et commenca à manger à première avec empressement. Ce n'étais surement pas joli à voir mais je voulais seulement apaiser ma bouche qui brulait pire qu'un feu de broussaillle.

-Ch'est vrai que cha cherait chtupide *glup* de voler des pièces quand on peut en avoir en toute légalité.

On dirait presque que je fesait une compétition à la vitesse à laquelle je mangeait. Ça fesait déjà 2 tranches de pain et j'entammait la 3èm.

-Et on commande cha comment ches pièches là? Avec le miroir machique?

Les épices commencèrent enfin à s'éteindre mais mon estomac avait encore chaud. Je prit une 4èm tranche.

- Le miroir magique??? Aaaaaaaaah, je vois! C'est pas un miroir magique, c'est une machine! Ca s'appelle un ordinateur! Je t'expliquerai comment ca marche après manger. Tu vas voir, ca aussi, c'est d'une utilité sans bornes!

Partant chercher un autre pain au cas ou Effemmir aurait encore le chaud, Elyäné acheva ce qu'il restait de chili et rapporta le reste du repas : une salade agrémentée de dés de poulet et de fromage, un plateau de fromage et de belles grappes de raisin noir. Se servant une belle portion de salade, elle continua a regarder Effemmir se shooter au pain. C'était vraiment tordant de rire!

- Va falloir t'y faire, je mange très très épicé! Et vu que je suis une cuisinière nulle de chez nulle, ca va souvent être du surgelé ou du plat tout fait, voire du restaurant!

J'étais plein mais ma bouche continuait encore de bruler. Je fini ma dernière tranche tout en ayant une idée.

-Che pourrait t'apprendre à cuichiner. *Glup* Les recettes de potions et celles de cuisines sont presque pareilles. Il faut seulement changer les ingrédients. Toi, tu pourrais m'apprendre sur la technologie d'aujourd'hui. Tout le monde s'en sort gagnant!

Je croqua dans quelques raisins. Peut-être que le jus sucré de ceux-ci pourra faire plus effet que la mie de pain.

- Ca me rappelle quelque chose, ca... Les cours de cuisine que tu as donnés a Isabel en échange de quelques lecons de combat... Même si votre "corps-a-corps" était bien particulier, héhé!

Il fallait bien l'avouer : Isabel et Effemmir avaient été de vrais gamins pendant la courte année ou ils avaient été unis. Tout était prétexte a roucouler ou a faire des galipettes, au grand dam d'Elyäné qui avait presque du les tenir en laisse des fois tant ils faisaient les enfants. Mais au moins, ils avaient énormément rigolé et ils avaient été, avec leurs deux familles désormais réunies, une fratrie des plus attachées. Ou comment réunir une lignée de guerriers et de magiciens en une seule leçon.

J'avais encore chaud mais pas à cause du chili. C'étais seulement le fait de repenser aux moments "de raprochement" que j'ai eu avec Isabel. Ce temps me manque tellement... J'esquissa seulement un mince sourire à Élyäné, prit une grappe de raisain et j'alla me rassir sur le sofa, regardant Gildas qui continuait encore de tourner autour des pieds de la table basse.

-Mais cette fois-ci, ça sera surement plus théorique que physique...

- Cela va de soi.

La voix d'Elyäné ne tolérait pas la réplique en général, mais la, elle était a la limite d'éclater de rire. Voir Effemmir a nouveau gêné comme pas un rien qu'a l'idée des "moments sérieux" avec Isabel le faisait rougir comme une pivoine. Cela devait tellement lui manquer, et pourtant, il allait de l'avant. Il devait vraiment crever d'envie de la venger, mais c'était réciproque pour Elyäné. Des disputes enflammées aux conseils pour garder Effemmir qu'elle lui avait donnés, Elyäné regrettait vraiment énormément sa descendante.

- Gildas, on dirait bien que tu n'as pas besoin de batterie pour faire marcher ton robot! C'est un bel avantage... Hm...

-DES QUOI? JE NE SAIS MÊ-ME PAS CE QUE C'EST DES BAT-TE-RIES. ET SI J'EN A-VAIT, JE M'EN FOU-TE-RAIT SU-RE-MENT! TANT QUE CE TRUC MAR-CHE, JE PEUX DANS UNE CER-TAI-NE FA-ÇON RE-VI-VRE UNE DEU-XI-ÈME VIE. SI JE SUIS EN-CO-RE CA-PA-BLE DE PAR-LER, DE BOU-GER, D'É-NER-VER ET DE CAS-SER DES GUEU-LES, TOUT VA!

Le petit robot accéléra encore mais une étrange fumée noire commença à s'en dégager. Peut-être qu'il pousse un peu trop cette petite machine.

- Et visiblement, l'énergie fantomatique est un peu trop puissante pour un robot a architecture basique. Faudra que je mette un refroidisseur autour du bloc moteur. Hmmm...

Le boulot avait pris le dessus sur la personne. Elyäné était en train d'envisager toutes les possibilités du robot qui servirait de corps a Effemmir, et les seuls bruits qui sortaient de sa bouche étaient des marmottements qui ressemblaient a des équations ou un truc du genre. Seul l'éclatement du petit robot a roulettes la sortit de ses pensées. A force de bourriner, Gildas avait fait un miracle.

- Il était pas vraiment concu pour tournicoter comme ca pendant des heures, héhé.

-IL FAUT BI-EN QUE JE M'HA-BI-TUE A-VEC CE TRUC! JE VAIS PAS-SER LE RES-TE DE MA VIE DANS UNE BOÎ-TE DE CON-SER-VE!

Malgré la fumée qui dégageait du robot, Gildas continuait de rouler encore un peu quand tout à coup la petite machine prit feu. Par peur, le robot se mit à tourner en rond et moi, par instinct, j'enleva mon t-shirt et le mit par dessus Gildas pour étouffer le feu et commença à taper dessus en faisant attention de ne pas répandre les cendres partout.

-Sort illico de ce robot!
-MAIS AT-TEND! TON GI-LET QUI M'OB-STRUE LA VUE N'EST PAS TROP PRA-TI-QUE POUR SOR-TIR!

Après quelques secondes, le fantôme sortit et la machine arrêta de se débattre.

-C'est pas fait solide ces robots là!
-Ysabel te l'avait dit, ce n'est pas fait pour rouler pendant 3 heures.

Ton gilet qui m'obstrue la vue? Est-ce que ça veut dire que Gildas retrouve ses sens quand il possède un objet? Il faudra faire des tests.

- Je me doutais bien qu'il n'évitait pas les obstacles par pure chance! C'est très intéressant!

Ainsi donc, Gildas recouvrait aussi ses sens en possédant une machine. C'était incroyable. A ce tarif la, Effemmir allait devoir se reconvertir en cybernéticien, lui aussi. Enfin, au moins, il n'aurait plus a chercher des ossements ou des cadavres pour le faire vivre. Elyäné allait lui bricoler un corps digne d'une mécarmure! Pour un peu, Effemmir serait jaloux une fois qu'elle aurait fini.
Les pièces et les schémas étaient déja clairs dans sa tête. Quelques jours et Gildas pourrait recommencer a cogner et gifler.